La place de
l’adjectif en français
(III) - À propos de la catégorie et de
l’épithète
« précaire »
Thierry
Trubert-Ouvrard
©
Université Seinan-Gakuin, 2002.
in Études de Langue et Littérature
françaises,
Université
Seinan-Gakuin, numéro 40, 2000, ISSN 0286-2409.
Introduction
L’explication
psychologique qui selon la tradition accorde à la
séquence adjectif
épithète + nom
(désormais : Adj.+N) la production
d’une image unique, et à celle de nom + adjectif
épithète
(désormais : N+Adj.) deux images successives, semble peu
évidente. Ainsi
dans les deux cas suivants d’« un
long véhicule »
et « un
véhicule long »,
l’analyse de l’image unique et
des deux images
distinctes, ou l’idée que la qualité
« longueur » soit un concept
tantôt inhérent tantôt extérieur à
l’objet « véhicule » selon la
place qu’occupe l’épithète, font de toute évidence
dans cet exemple blocage à
la compréhension de la langue.
Tout
en prenant
en compte les travaux
précédents relatifs à la syntaxe, à la
sémantique et à la phonétique, et en y
corrélant des énoncés tirés d’un corpus[1]
de cent cinquante millions
d’occurrences écrites (encyclopédies, journaux, fictions,
essais, théâtre, etc.)
- dont
l’importance quantitative permet de confirmer ou d’infirmer des
règles existantes, et d’observer grâce aux outils
scientifiques de la
lexicométrie et de la statistique des tendances
récurrentes ou marginales
demeurées jusqu’à présent sous silence -
j’observerai et analyserai un critère susceptible de
déterminer la position de
l’adjectif : celui de la
« catégorisation » du N par l’Adj.
1. Mise en
perspective
1)
Les poilus kanaks morts en 14-18 ne
sont
plus des soldats inconnus... La veille, le gouvernement au grand
complet avait
fleuri le martial poilu de
bronze planté
devant la caserne du régiment
d'infanterie de marine du Pacifique.[2]
2)
Il y a chez
l’éprouvé Juppé une
immense propension à la confession justificatrice.[3]
Tout
d’abord, je
souhaiterais présenter
en exemple introductif ces deux énoncés (1) et (2),
tirés chacun d’un
quotidien, car ils contredisent la grammaire traditionnelle de la place
de
l’adjectif relationnel (désormais : AR). En effet la
vulgate et parfois
même des ouvrages contemporains sur l’Adj.[4]
présentent l’AR, qu’il
soit dénominal comme en (1) ou déverbal comme en (2),
toujours postposé au N.
Je désire à ce propos faire référence aux
précédents travaux de Bernard
Bosredon sur les AR[5]
où il a montré qu’ils peuvent perdre leur fonction
dénominative. Je voudrais
d’ailleurs ajouter aux exemples qu’il propose celui de « sa présidentielle voiture »,
qui ne
sera pas compris comme « sa voiture de
président » mais comme
« sa voiture qui est du même type qu’une voiture de
président », ou
encore « sa voiture qui ressemble à celle d’un
président ». Je
voudrais également mentionner ici les travaux que poursuit
actuellement
Malgorzata Nowakowska[6]
sur la modalisation des
AR. On dit traditionnellement que le fait qu’ils soient
dérivés d’un N interdit
qu’ils soient modalisables. Dans « la
réunion ministérielle », seul un choix
sémantique s’impose :
c’est que c’est une réunion de ministres ; le GN ne peut
être modalisé car
cette réunion l’est (ou ne l’est pas) sans graduation possible.
Pourtant la
modalisation des AR fait légion dans le discours comme l’a
montré Malgorzata
Nowakowska par les occurrences de son important corpus. Pour en citer
seulement
deux j’ai choisi les énoncés suivants : « le terme “cotexte” est plus
jargonique que
“contexte” »
et
« le
prochain gouvernement ivoirien sera
très
militaire ».
Elle note que l’AR lui aussi peut
passer par la
lexicalisation et être modalisé par le locuteur qui
possède la définition du
« jargon » et qui dit : « je
considère cotexte comme
jargonique ». Elle ajoute enfin que l’AR peut
changer de catégorie sans provoquer de changement de sens, ainsi
l’Adj.
« militaire » signifie
« discipliné comme le sont les
militaires ».
À
propos
des deux premiers exemples (1)
et (2) avec les AR « martial » et
« éprouvé » antéposés
au
N, ne manquons pas de noter que c’est la présupposition, ou la
pré-construction
dans le discours, qui rend acceptable l’antéposition nominale de
l’Adj.[7]
Je remarque également que
dans ce type d’énoncés, si les AR sont souvent à
comprendre au figuré ou de
manière ironique ¾
c’est-à-dire que l’on quitte la définition stricte de la
catégorie AR qui attribue les qualités d’un Ny à
un Nx ¾ cela n’est
nullement dû à leur position prénominale, mais
lié aux
effets de sens de l’énoncé entier. Ainsi l’on trouvera
tout aussi bien des AR
postposés et figurés ou ironiques, que des AR
antéposés et relatifs au N qu’ils
désignent :
3)
Lowe
remarqua sa pâleur aristocratique, ses cheveux noirs, la
fente écarlate
de sa bouche, sa robe noire qui accentuait sa minceur.[8]
4)
Avec
sa tête ronde perpétuellement dans les étoiles, ses
aristocratiques épaules
tombantes, ses larges hanches, ses jambes galbées et son
voluptueux
balancement, la miraculeuse pendule a quelque chose d'humain.[9]
5)
Il
fit démarrer la voiture et reprit le volant, attristé par
une juvénile
mélancolie.[10]
En (5) l’AR antéposé au N semble avoir changé de catégorie puisqu’il pourra être modalisé, cependant il reste sémantiquement inchangé puisqu’il signifie « de la jouvence» ou « de la jeunesse ». Par contre en (3) l’AR est postposé - comme il se doit - et s’éloigne de son statut relationnel stricto sensus puisqu’on ne comprendra pas l’énoncé comme « sa pâleur d’aristocrate » mais comme « sa pâleur semblable à celle d’un aristocrate » ou « rappelant le teint d’un aristocrate ». En (4) on pourra observer la même dérivation sémantique, avec l’AR antéposé. On pourra cependant rapprocher sémantiquement (3) et (4) - respectivement AR postposé et AR antéposé - par la considération suivante : ce sont bien les N « épaules » et « pâleur » auxquels est attribuée une qualité identique à celle (parmi plusieurs) que peut évoquer le N « aristocrate ».
2.
Lexicométrie
Grâce
à l’observation quantitative de notre corpus, l’outil
lexicométrique nous apprend que les occurrences de GN avec un ou
plusieurs Adj.
épithètes comportent des combinaisons plus nombreuses et
plus libres que celles
généralement présentées dans les grammaires[11]
(cf. le tableau (1) qui
illustre abstraitement les
différentes
combinaisons dans l’ordre des mots, rencontrées dans le corpus).
Ces
combinaisons sont attestées par l’extrait de concordances (cf. le tableau (2) ci-après)
dont la forme plus
économique que des
citations entières d’énoncés permet surtout une
observation globale des
occurrences. Notons que ces combinaisons reproduites dans ces pages ne
sont pas
exhaustives, et également que c’est par économie de place
qu’un seul item des
concordances de chaque combinaison a été recopié
ci-dessous, c’est-à-dire que
chaque combinaison ne constitue en aucun cas un hapax. Il est d’autre
part
possible de décider du nombre de caractères
désirés dans chaque ligne de
concordance. Afin de créer cette liste de concordances j’utilise
le logiciel
Lexico3[12]
élaboré par le Professeur
André Salem de l’ILPGA[13]
à l’Université Paris III
Sorbonne Nouvelle.
Tableau 1 :
10
combinaisons
schématiques observées dans le corpus
GN avec 2 Adj. |
GN avec 3 Adj. |
GN avec 4 Adj. |
Adj. Æ N Æ
Adj. |
Adj. Æ N Æ
Adj. Æ
Adj. |
Adj. et Adj. Æ
N Æ
Adj. Æ
Adj. |
N Æ Adj. Æ
Adj. |
Adj. et Adj. Æ
N Æ
Adj. |
Adj. Æ N Æ
Adj. et Adj. Æ
Adj. |
N Æ Adj. et
Adj. |
N Æ Adj. et
Adj. Æ
Adj. |
|
Adj. et Adj. Æ
N |
Adj. Æ N Æ
Adj. et Adj. |
|
Tableau 2 :
10
concordances
observées dans le corpus
rpres,
décor de fraîches flammes immenses devant
lequel le visage des douaniers et couvre une aire géographique immense qui
s’étend de l’Assyrie aux confins o présenta
son
équipe, le cameraman immense et mutique, le preneur de son l’œil
tr imposées
par
l’Occident... ni l ‘ immense et composite Asie, ni les religions du ent
, il
semble anormal que cette immense richesse collective potentielle soit e uze
sons a été consacrée par une immense et
prestigieuse littérature musicale. déréliction
morale et matérielle immense , qu’il peint directement, en
s’attard est
sans doute cette image d’une immense statue couchée et
tronquée de Lénine q on extrémité
septentrionale , une immense et lourde bâtisse grise
chapeautée d’u d du Pérou "
informel ", de cette immense population indienne et métisse
humiliée |
Graphique
1 :
3.
« chercher un abri précaire » vs.
« chercher un précaire
abri »[16]
La dimension sous-catégorielle de suites Adj.+N préconstruites dans le discours comme « un petit gars » « une méchante femme » ou « un grand homme » n’apparaît pas dans la suite « un précaire abri », tirée de l’extrait de bande dessinée reproduit ci-avant.
6)
Blake a tout juste le temps de bondir
derrière un bloc de pierre, tandis que Mortimer cherche un
précaire abri
derrière des étais... [17]
Le
narrateur
indique en (6) que le héros Mortimer cherche un
abri : « précaire » ici ne s’inscrit
pas dans la construction
d’une sous-catégorisation de la catégorie
« abri » qui reste
intacte ; l’épithète apporte uniquement une
information descriptive et
facultative à « abri ». On observera que
l’Adj.
« précaire » peut être
supprimé sans que cela n’affecte ni
l’acceptabilité de l’énoncé ni son message
principal. L’épithète pourra
également être remplacée par une autre comme
« fragile », ou comme
« solide » son contraire. La glose suivante avec
prédication de
« chercher un abri pour se protéger » peut
nous éclairer sur la
constance de cette acceptabilité :
La
situation ou
plutôt l’image-contexte de la bande dessinée nous
avait déjà renseignés sur la fragilité et
la finesse des étais qui soutiennent
les linteaux de pierre. L’information linguistique de
« précarité d’un
abri » n’est donc pas nouvelle puisque lui
précède - ou tout au
moins l’entoure - une
même information mais qui est, elle, d’ordre pictural (cf.
le dessin). On peut y observer Mortimer courant se protéger
(mais seulement de manière partielle) derrière des
étais fins, et se trouvant
d’autre part également en danger sous des linteaux
énormes qui menacent de
l’écraser en tombant. Toutes ces informations picturales forment
un
« cotexte » qui rend inutile toute
catégorisation supplémentaire
d’« abri ».
En
revanche,
l’inversion suivante de Adj.+N
en N+Adj. fait
apparaître une nouvelle
sous-catégorisation
d’« abri » -
« abri précaire » - qui
recatégorise
« abri » en restreignant son
sémantisme :
7)
Blake a tout juste le temps de bondir
derrière un bloc de pierre, tandis que Mortimer cherche un
abri précaire
derrière des étais…
Cette
version
(7) inversée de l’originale pourrait être glosée
par :
Avec « chercher un abri précaire », et dans un autre contexte, le sujet aurait :
i) un goût prononcé pour le risque,
ii) une propension au suicide,
iii) un tempérament d’ermite.
Mais
alors l’inversion de (6) en (7) serait
absurde dans cette histoire, puisque le héros Mortimer cherche
à se protéger
des balles de son ennemi Olrick. La glose (
Si
dans le cas
de « précaire abri » nous avons vu que le
verbe
« chercher » n’a pour objet que le N
« abri »,
indépendamment de sa qualification par un Adj.
antéposé, la glose (
À partir de cette transformation (7) postposant au N l’épithète « précaire », j’ai utilisé les moyens lexicométriques à ma disposition pour observer d’autres occurrences : le logiciel Lexico3 a généré une liste de concordances de tous les énoncés comprenant l’Adj. « précaire » (épithète seule ; cinq cent cinquante-huit occurrences trouvées au total). Je note que j’ai retiré de la liste susmentionnée toutes les occurrences avec l’épithète apposée, mise entre parenthèses ou entre tirets :
Tableau 3 :
Extrait
de
concordances avec PRÉCAIRE observées dans le corpus
, formé de cabanes ,
de constructions précaires , abritant cette population des s aéronautique : un
règlement limité et précaire " , " services
financiers : la " s pargne sous peine de
compromettre les précaires ajustements naturels . sciences git en majorité de "
petits boulots " précaires , mal rémunérés
et à faible cou ampleur ( 10 millions de
travailleurs précaires , 14 millions de salariés à
temps près - emploi , de l
' après - statut précaire . l ' angoisse du lendemain est
u tteste la multiplication
des habitats précaires autour de nouméa ( 3 ) . l '
éch est au contraire le
résultat toujours précaire d ' une opération
rhétorique de pe ffrandes funéraires
. cette situation précaire fut sans doute aggravée par
des é s ' efforce de maintenir
dans la plus précaire condition de consommateurs . modes 0 % des embauches l ' ont
été à titre précaire . au total , les
salariés stabe au - delà , d ' un
ordre mondial bien précaire ne sera probablement pas obtenue endettement et croissance
des emplois précaires et mal payés : " les opa . fusi l rsan exprime le temps qui
passe et le précaire instant que , dans un souffle , opac hlm . . . sachant leur
situation précaire et menacée , les membres du comit n hectare
connaîtraient un sort moins précaire . les paysans sans
terre seraient d ) 357 . jd les millions d
' emplois précaires créés par l ' administration
reag journaux
( md ) 419 . jd les emplois précaires dans la régulation
du marché du t 01 . su le résultat
d ' une existence précaire . sciences ( v ) 102 . su
placé to 529 . jd ( 5 ) lire pietro
ingrao , " précaire recomposition du paysage politique 86 . su plus que l '
émergence encore précaire d ' un islam politique , c '
est u 25 % de travailleurs
périphériques et précaires , 50 % de marginaux ,
chômeurs ou nfin retour à une
sorte d ' équilibre précaire . " hollywood a
commencé par mythe t les paysans pratiquent
des cultures précaires dans le lit même du fleuve sur la à anvers entre 1636
et 1639 . seul un précaire état de santé ,
notamment des cris malgré des
conditions de travail très précaires , tous les prix d '
excellence . ù elles survivent
dans des conditions précaires . journaux ( md ) 409 . jd
grâce u potentielle lors d ' une
occupation précaire des lieux adéquats . de tels gains récaire . journaux ( md ) 403 . jd le précaire
équilibre du monde , qui roule au et vivant souvent dans des
conditions précaires et peu sécurisantes , vers un ave l est vrai , dans des
conditions très précaires et très regrettables -
un recycla '
intégrisme religieux , les emplois précaires , l '
avortement , le racisme , t l ' afflux des
réfugiés menacent la précaire stabilité ;
mais également les occ |
Dans cet extrait on peut remarquer en premier lieu
l’imposante majorité d’occurrences avec
« précaire » postposé. Cette
première observation sera confirmée avec précision
grâce à la courbe de
fréquence dans le graphique (2) ci-après.
Graphique
2 :
Nous
découvrons sur ce graphique que la
stabilisation de la courbe de fréquence de la position nominale
de
« précaire » s’opère à
partir de quatre cent vingt occurrences
dépouillées, avec un niveau de quatre-vingt quatorze pour
cent d’occurrences
avec « précaire » postposé -
chez
Marc Wilmet[19]
l’Adj.
« précaire » n’y est mentionné que
pour
quatre occurrences, et elles sont toutes postposées.
(Remarquons que
dans le cas présent de notre corpus de
« précaire », la limite
minimale pour qu’un calcul statistique de fréquence des
occurrences soit
représentatif et fiable est sensiblement inférieure
à celle du cas
d’« immense » qui était de six cent
cinquante.)
Conclusion
L’observation d’une fréquence de postposition de « précaire » de quatre-vingt quatorze pour cent nous indique la rareté de son antéposition dans le discours. L’énoncé (6), malgré son caractère rare, n’accepte pas, nous l’avons vu, de voir son ordre des mots - « précaire » et « abri » - inversé, sans qu’une transformation sémantique radicale de l’énoncé n’apparaisse. Parallèlement, une observation détaillée du corpus avec « précaire » (dont le tableau (3) n’était qu’un extrait), nous a révélé d’autres énoncés avec l’adj. antéposé qui peuvent faire l’objet des mêmes observations que celles apportées précédemment au sujet de « précaire abri » ; ces énoncés sont identifiables grâce aux concordances reproduites dans le tableau (4).
Tableau
4 :
Extrait de
concordances avec PRÉCAIRE antéposé
observées dans le corpus
a)
pargne sous peine de
compromettre les précaires ajustements naturels . sciences b) t
90 % de la population
dépend d' une précaire agriculture de subsistance . ' jou c)
chiducs ", garant d '
une relative et précaire autonomie . c ' est donc bien , da d) et
l' afflux des
réfugiés menacent la précaire stabilité ;
mais également les occi e)
ront politique capable
de soutenir la précaire démocratie argentine et de mener
à f) t
le double souci de
sauvegarder leur précaire quiétude et de s '
approvisionner a g) d'
abord à jouir benoîtement de leur précaire
tranquillité, une pensée molle pass |
Une rapide observation de
ces
concordances nous apprend, sans avoir besoin de lire
l’énoncé en entier, que si
l’Adj. « précaire » antéposé
constitue une qualité contingente au N,
sa postposition recatégoriserait ce N. Ainsi l’exemple le plus
frappant est en
(c) avec « garant d’une autonomie » qui incidemment
est
« relative et précaire ». Cet
énoncé n’équivaut en rien à (c’) N+Adj.
qui serait : « garant d’une autonomie » à
condition que
celle-ci soit « relative et précaire ». Il
découle de cette inversion
en N+Adj. une absurdité sémantique dans
l’énoncé (c’) - qui serait bien entendu acceptable dans
d’autres contextes.
La même
inversion de Adj.+N en N+Adj. des énoncés (a), (b), (d),
(e) et (f) soulèvera
la même transformation sémantique (et absurde !) des
énoncés, ceci dû à
une recatégorisation du N par l’Adj. postposé.
*
* *
Références
bibliographiques
ADAMCZEWSKI, Henri
(1982) : Grammaire linguistique de l’anglais,
Armand Colin, Paris, 354 p.
BOSREDON, Bernard
(1988) : « Un adjectif
de trop : l’adjectif de relation », L’Information
grammaticale 37, pp. 3-7.
LARSSON, Björn
(1994) : La place et le sens des adjectifs
épithètes de valorisation positive. Études
romanes de Lund 50, Lund University Press, Lund, Suède, 248 p.
NOAILLY,
Michèle (1999) : L’adjectif en français,
Ophrys, 168 p.
NOWAKOWSKA, Malgorzata
(2001) : « L’adjectif
relationnel est-il modalisable ? », communication au Colloque
International sur l’adjectif en français et à travers les
langues à Caen les 28, 29
et 30 juin 2001.
TRUBERT-OUVRARD, Thierry
(2000) : « La
place de l’adjectif en français (II). Étude sur corpus
avec
« immense » associé à d’autre
adjectifs dans le GN », Études de Langue
et Littérature françaises
de l’Université Seinan-Gakuin 40, Japon, pp. 115-151.
TRUBERT-OUVRARD, Thierry
(2001) : « Adjectif antéposé ou
postposé au nom : argumenter et
convaincre dans le discours électoral », Actes du Colloque sur les discours des élections municipales
françaises de
mars 2001 en Sorbonne le 13 juin 2001.
WILMET, Marc
(1981) : « La
place de l’épithète qualificative en français
contemporain. Étude grammaticale
et stylistique », Revue de
linguistique romane 177-178 tome 45, pp. 17-73.
WILMET, Marc (1997) : Grammaire critique du français. Duculot,
Hachette, Paris-Bruxelles, 704 p., pp. 210-221.
[1]
Une grande partie de ce corpus m’a été
généreusement donnée par le Professeur
Makio Nishimura de l’Université Seinan Gakuin.
[2]
Le Monde, 10/06/1999 ;
c’est moi
qui souligne.
[3]
Le Canard Enchaîné,
05/2001 ;
c’est moi qui souligne.
[4]
Wilmet, 1997, 207-208 et Noailly, 1999, 96-97.
[5]
Bosredon, 1988, 3-7.
[6]
Nowakowska, 2001; les deux exemples suivants sont tirés de son
corpus.
[7]
Lire
à ce sujet Trubert-Ouvrard, 2001.
[8] Faulkner, Monnaie de singe, p.56; c’est moi qui souligne.
[9]
Le Monde,
13/05/1999; c’est moi qui souligne.
[10]
Faulkner,
Monnaie de singe, p.115; c’est
moi
qui souligne.
[11]
Noailly, 1999.
[12]
Lexico3 est accessible via Internet à l’URL suivante :
http://www.cavi.univ-paris3.fr/ilpga/ilpga/tal/lexicoWWW/fdown3.htm
[13]
Institut
de Linguistique et de Phonétique Générales
Appliquées.
[14]
Wilmet, 1981, 24. Celui-ci considérant que « les travaux de nos
prédécesseurs s’appuyaient
souvent sur des corpus restreints », il
a voulu « enrichir et
diversifier les sources
existantes [et a] demandé
à 80
étudiants de l’université de Bruxelles de procéder
au dépouillement
systématique des 50 premières pages d’une œuvre
contemporaine [...] ; soit,
au total, 50 fois 80 =
4000 pages ».
Cette étude expérimentale offre un aperçu de 183
adjectifs et on y apprend que
« ce sont principalement
les
épithètes les mieux représentées qui
s’antéposent ». Il observe
qu’« immense » est attesté 73 fois, dont
48 antépositions et 25
postpositions (soit respectivement 65% et 35% de fréquence). Mon
propre
dépouillement systématique de romans contemporains (comme
MW) donne des
résultats différents : sur un total de 407
« immense » dans le
GN, 329 sont antéposés et 78 postposés (soit 81%
et 19%). Grâce à ce corpus
cinq fois plus grand, j’obtiens pour la fréquence de
l’antéposition
d’« immense » une augmentation de seize points
par rapport aux
résultats de MW (65% -> 81%), et dans les cinquante
premières occurrences des pointes de
92%.
[15]
Exemple de graphique tiré de Trubert-Ouvrard, 2000, 119.
[16]
Jacobs (Edgard P.) 1987, Le
Mystère de
[17]
C’est moi qui souligne.
[18]
Je fais ici référence à la terminologie d’Henri
Adamczewski et à ses travaux
sur la notion des phases, Adamczewski, 1982.
[19]
Ibid.