Cours d'actualité avec Internet


Yuko TAKEMATSU

Thierry TRUBERT-OUVRARD

© Université Seinan-Gakuin, 1999

in Études de Langue et Littérature françaises, Université Seinan-Gakuin, numéro 38, hiver 1999, ISSN 0286-2409.


[Pourquoi utiliser Internet ?] [Déroulement du cours d'actualité] [Conclusion]

 

Pourquoi utiliser Internet dans la classe de français ? avec quels objectifs ? et comment s'en servir ? Voilà trois questions fondamentales auxquelles nous tenterons d'apporter des réponses pratiques pour organiser le cours. La première idée à l'origine du cours d'actualité que nous menons sur Internet depuis avril 1998*1 est née de la question suivante : nos étudiants prennent-ils vraiment intérêt aux articles de journaux et revues proposés par le professeur ? Celui-ci, pour le cours d'actualité, choisit souvent lui-même un article à lire sur le pays d'origine ou sur la vie de l'étudiant, et sur un pays francophone ou sur le mode de vie dans tel pays donné. Ces articles sont censés intéresser tous les étudiants, objectif qui ne peut pas toujours être rempli hélas, étant donnée l'hétérogénéité des apprenants réunis dans une même classe. Cette méthode de lecture et d'étude d'articles imposés par le professeur risque d'une part d'enfermer les étudiants dans leur passivité, et de l'autre d'ignorer ou de négliger une variété de sujets intéressant réellement l'apprenant. Dans la classe de langue vivante, si l'on considère le rôle de l'étudiant comme étant primordial dans sa relation interactive avec le professeur, ne ferait-on pas mieux de lui laisser prendre l'initiative sur le plan de l'objet de la recherche et de l'étude ? Qu'il s'agisse d'un cours d'actualité, de société ou de culture françaises, nous croyons que son efficacité réside en grande part dans la participation active de l'apprenant.

(1) L'adresse Internet de notre site Web d'actualité pour 1998 : http://www.seinan-gu.ac.jp/~trubert/actu.html

Pourquoi exactement utiliser Internet dans le cours d'actualité ?
A quoi peut-il servir ?

Dans notre perspective brièvement présentée ci-avant, un cours plus traditionnel à base d'exposés et de rapports réalisés par les étudiants sur des sujets librement choisis par ceux-ci répondrait à notre attente d'enseignant. En revanche, nous pensons cependant que les bénéfices d'une telle méthode de cours sont décuplés, si l'on y intègre Internet, et ce non seulement sur le plan de la documentation, mais aussi sur celui de la création. En effet, la demande personnelle de l'apprenant, attitude très positive, peut ouvrir la voie vers un nouveau cours de type de recherche d'un sujet problématique, puis d'analyse de celui-ci par l'étudiant lui-même ; l'objectif du cours d'actualité que nous présentons consiste donc à faire découvrir aux étudiants des journaux et des revues français autour d'un thème choisi, de faire développer les facultés de lecture et de compréhension du contenu des articles rassemblés, puis de les classer, résumer et analyser.

Tout d'abord, si Internet se veut être un des meilleurs outils de recherche efficaces de nos jours, nous croyons qu'il se doit d'être introduit dans le cursus universitaire, au moins quand il s'agit d'étudier l'actualité. L'étudiant peut y trouver des informations à travers une multiplicité de sources en constante expansion ; ainsi, quantitativement, Internet offre plus de renseignements que les journaux et les revues abonnés par une bibliothèque universitaire ou achetés en kiosque. Internet est beaucoup plus pratique comme pour la recherche de numéros anciens, celle-ci pouvant s'organiser par thèmes et donc plus aisée. Également, il nous fournit des nouvelles du jour en temps réel, avantage non méprisable pour les pays éloignés, et à une vitesse supérieure à la consultation traditionnelle.

Ensuite, Internet donne à l'étudiant un plaisir qu'est celui de la navigation. L'attirance de l'écran animé et coloré et la diversité des sites Web suscite chez lui une motivation supplémentaire à la recherche d'informations. Dans le cas des apprenants dont la langue maternelle s'écrit avec des idéogrammes, l'empreinte visuelle est forte, comme le remarque Agnès Disson dans son livre de didactique au Japon : l'étudiant japonais habitué aux caractères chinois possède " une excellente mémoire visuelle " *2 ; citons aussi dans le même ouvrage Sophie Moirand : le texte est une image *3. Internet peut ainsi motiver l'étudiant en récupérant chez lui des facultés propres qui peuvent l'aider dans l'apprentissage d'une langue vivante.

(2) DISSON (Agnès) : Pour une approche communicative dans l'enseignement du français au Japon, Presses Universitaires d'Osaka, 1996, p.169.
(3) Id., p.170.

Enfin, Internet permet de communiquer avec des gens du monde entier sans les connaître mais s'intéressant à un sujet commun. Étant donné que le travail de l'étudiant doit moins viser l'obtention d'une meilleure note à l'examen terminal que l'élargissement de son horizon d'intérêt et le développement de ses facultés de communication en langue française, nous proposons pour ce faire la création par les étudiants eux-mêmes de pages Web propres, faisant partie d'un site commun du cours élaboré par l'enseignant ; l'apprenant passe ainsi du statut de spectateur à celui d'acteur participant à Internet, élément pour le moins motivant.

Le cours d'actualité avec Internet et son déroulement.

Lorsqu'un cours mené par les apprenants est principalement tributaire de la progression de ceux-ci, anticiper les difficultés qu'ils rencontreront pendant leur travail est une nécessité pour l'enseignant ; cependant celui-ci ne peut pas toujours être exhaustif dans ses prévisions, aussi nous ne conseillons donc pas d'établir un emploi du temps strict, mais plutôt de procéder par étapes avec une certaine flexibilité, et surtout de rester très à l'écoute des étudiants et de leurs problèmes. Nous allons donc exposer ci-après les étapes nécessaires à parcourir pour accomplir les objectifs du cours, en y apportant simplement quelques données temporelles souhaitables. Ce cours pourra s'adresser à des étudiants ayant terminé leurs études élémentaires de langue, s'étendre sur une année universitaire, et réunir étudiants et enseignant une fois par semaine à raison de quatre-vingt-dix minutes.

1) Dans le cours d'actualité, l'enseignant fait d'abord découvrir à l'étudiant les journaux français, leurs spécificités, et tout ce qu'ils comportent en événements journalistiques français eux-mêmes. Le journal-même est l'objet d'étude du cours : les journaux français ont ceci de particulier qu'ils sont très diversifiés, de par leur tendance politique (engagés) comme leur présentation et leur forme (la mise en page, les magazines à base de photographies comme Paris-Match), et les sujets récurrents. Nous prendrons deux journaux facilement accessibles en bibliothèque universitaire comme exemples à présenter aux étudiants : Le Monde (son organisation de la Une par grands thèmes récurrents - l'événement politique, les faits de société, le point de vue - et les sections à l'intérieur - international, France, société, etc.) et l'Express (avec ses rubriques dans la table des matières - France, économie, société, découvertes, monde, Europe). Nous proposons aussi d'inciter les étudiants à regarder et enregistrer le journal de 20H00 de France 2 (à la maison ou au laboratoire de langues de l'université). En salle d'ordinateurs, l'enseignant invitera les étudiants à apprendre comment naviguer sur Internet en montrant des sites Web français d'information, comme par exemples celui du Monde qui offre quotidiennement son A la Une mais surtout qui comporte des dossiers (compilations d'articles sur un même thème) sur les sujets d'actualité majeurs, restant indéfiniment accessibles, ce depuis la création du site*4. Seul Internet peut permettre une telle compilation si importante en quantité, cela n'existe pas pour les journaux traditionnels en papier. La recherche y est aisée et rapide grâce au système des menus et des liens hypertexte à cliquer. Ce premier cours de contact avec l'ordinateur consiste tout d'abord à expliquer son maniement de base, la place des accents français sur le clavier, le maniement d'un navigateur (du type Netscape ou Explorer), celui de moteurs de recherche français et leurs particularités (Yahoo offre des résultats par ordre alphabétique, Infoseek en pourcentages, etc.*5), et comment sauvegarder des pages Web sur une disquette.

(4) L'adresse Internet du site du Monde : http://www.lemonde.fr
(5) L'adresse Internet de deux moteurs de recherche français majeurs :
Yahoo France :
http://www.yahoo.fr/
Infossek France : http://www.infoseek.fr/

2) L'étape suivante à effectuer avec les étudiants consiste à l'organisation du travail en groupe. Nous conseillons de laisser ceux-ci choisir librement l'événement ou le thème d'actualité qu'ils traiteront au cours de l'année. Les étudiants se répartissent en groupes selon leur choix de sujets qui seront en relation directe ou indirecte avec la France. Nous ne conseillons pas de limiter le nombre d'étudiants par groupe. Le déséquilibre quantitatif entre les groupes pourra facilement être réajusté en les divisant en petites sections autour du grand thème choisi par ceux qui partagent leur goût pour un même sujet, l'important étant que les étudiants conservent leur motivation d'étude pour un thème désiré (ils pourront toujours organiser leur page d'accueil avec des liens hypertexte entre les groupes autour du même sujet). En devoir, les étudiants se partageront le travail de recherche d'articles sur leur thème choisi à partir de journaux et magazines traditionnels (imprimés, télévisés et radiophoniques). Un deuxième cours en salle d'ordinateurs sera consacré à la recherche de documents sur des sites Web français d'information connus de l'enseignant, et par des moteurs de recherche. Pour ne pas décourager les étudiants devant la somme infinie d'informations sur Internet, il faut limiter celles-ci, et aussi aiguiller les apprenants sur des sites expérimentés par l'enseignant, cela est très important pour qu'ils ne se perdent pas dans le Web. La recherche de documents (dans les journaux traditionnels et sur Internet) demande un travail important qui devrait être quotidien par souci d'exhaustivité, avec l'inconvénient que dans certains cas, pour un thème donné, les informations arrivent par vagues, avec des creux de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois*6. Le groupe peut donc se diviser le travail par jours et par personnes.

(6) A titre d'exemple, A la Une du Monde est accessible pendant six jours seulement. Il faut donc faire comme l'écureuil et emmagasiner à l'avance pour les périodes de calme. Cela demande une discipline soutenue de la part des apprenants sur laquelle l'enseignant se doit d'insister.

3) Au bout d'un mois, avant d'expliquer aux étudiants comment construire leur site Web, nous conseillons à l'enseignant de présenter aux étudiants un exemple de site de cours d'actualité, celui-ci de préférence conçu par l'enseignant lui-même ; à défaut nous gardons à disposition un exemple type de site*7 : Barbara est morte que nous avons créé pour guider les étudiants lors de l'organisation de leur site. On notera l'observation de quelques règles et conseils simples à suivre par les étudiants pour construire leur page d'accueil : un titre et une brève présentation du thème qui pourra être un texte de motivation sur le choix du sujet, avec une photographie comme illustration, et une boîte aux lettres commune aux étudiants du groupe pour recevoir du courrier électronique des visiteurs internautes. En menu de la page d'accueil, les étudiants ouvriront l'accès aux autres pages de leur site grâce à des sous-titres en liens hypertexte, ces pages suivantes comporteront : les documents originaux et articles, leurs résumés et l'analyse générale des documents et articles.

(7) L'adresse Internet de notre page-exemple type : http://www.seinan-gu.ac.jp/~trubert/barbara.html

4) Pour la construction des sites Web des étudiants, nous conseillons d'y consacrer un ou deux cours de quatre-vingt-dix minutes en salle d'ordinateurs, avec un logiciel de composition de page d'accueil (Homepage de Claris pour Macintosh est sans doute le plus rapide à apprendre, ou Frontpage de Microsoft pour P.C., et PageMill d'Adobe pour Macintosh ou P.C.). Avec un logiciel, apprendre à créer une page d'accueil est plus facile qu'en passant directement par le langage hypertexte qui demande, lui, au moins six heures d'apprentissage. Après avoir appris son maniement, les étudiants iront librement faire leurs devoirs en dehors de la classe sur l'ordinateur. Ici apparaît un des avantages majeurs d'un cours avec Internet comme support : la motivation de l'étudiant pour le cours d'actualité est décuplée, car il lui permet de créer son propre site Web. Pour les étudiants qui savent déjà construire un site et donc qui y ont déjà pris goût, cela leur offre quelque chose d'original à créer, le problème des pages d'accueil personnelles étant qu'elles sont souvent dénuées d'intérêt.

Sur les sites des étudiants, ceux-ci y placent tous les documents originaux retenus dignes d'intérêt pour le cours et qu'ils se sont donnés comme objectif de lire et résumer. Ces articles y sont alors accessibles au professeur, aux autres étudiants, et aux visiteurs internautes. Ils contiendront également des photographies en couleur : la photographie étant un support au texte rédigé aidant à sa compréhension. Pour placer des articles imprimés sur leur site, les étudiants ont deux méthodes hélas difficiles : celle du scanner, appareil qui ne leur est pas toujours disponible à l'université, ou celle, très longue, de la récriture. Pour le journal télévisé et enregistré en vidéo, la retranscription est nécessaire pour le placer sur le site Web, celle-ci étant souvent ardue, nous conseillons à l'enseignant de leur apporter son aide en phase finale. En ce qui concerne les articles et documents trouvés sur Internet, le processus est beaucoup plus facile, deux choix se présentent : rendre accessibles ces articles par liens hypertexte vers les sites Web concernés, tout en sachant que cette première méthode comporte le danger que ceux-ci soient modifiés ou disparaissent en cours d'année. Nous conseillons donc de les copier sur une disquette puis sur leur site dans la section documents. Quant à tous ces articles originaux, ils ne doivent en aucun cas sembler être repris au propre compte des étudiants, ils doivent donc comporter clairement indication de la source, du nom de l'auteur et de la date. En matière de droits d'auteur, comme le dit la loi, toute reproduction est interdite, il convient cependant de ne pas oublier l'esprit de celle-ci, il n'y a pas viol de la vie privée : recopier un document dans un but éducatif non lucratif fait l'objet de tolérance.

En ce qui concerne les boîtes aux lettres, nous conseillons pour se faire l'inscription de chaque groupe d'étudiants à un service de courrier électronique gratuit en hypertexte accessible à partir du navigateur, du type hotmail *8, en choisissant pour nom d'adresse (le login ou le logon) le principal mot-clé de leur thème (exemple : barbara), comme mot de passe un autre mot-clé (*****) et comme nom et prénom deux mots-clé (exemple : barbara / morte). La cyberadresse est ensuite inscrite sur la page d'accueil du groupe en lien hypertexte *9. Tous les étudiants connaissant le mot de passe pour accéder à leur cybercourrier, ils peuvent alors prendre librement connaissance des messages des visiteurs internautes, des autres étudiants ou de l'enseignant. Les étudiants pourront ainsi échanger des opinions en français, et exercer et développer leur compétence écrite de la langue. Dans cette perspective, nous recommandons à l'enseignant d'inscrire le site Web d'actualité sur un moteur de recherche afin que des internautes puissent l'y trouver. L'idéal pour l'échange de courriers électroniques est bien entendu la mise en place d'un partenariat avec une autre classe travaillant elle aussi sur Internet ; à titre d'exemple, nous mentionnons ici le site Web du cours de français du professeur Édith Mercier de l'Université Laval au Québec, intitulé : Je parle français sur Internet *10. Ce site, très utile à la recherche sur Internet, offre entre autres une visite guidée de nombreux sites Web francophones élaborée par ses étudiants, comportant une présentation et un avis critique des sites. Enfin, (si le serveur World Wide Web du site d'actualité le permet) afin que les internautes communiquent plus aisément aux étudiants leurs réactions variées, nous conseillons d'intégrer à leurs sites des enquêtes de leur choix, sous forme de boutons à cliquer et de fenêtres à remplir et à soumettre (questions sur la provenance du visiteur, ses critiques, etc.).

(8) L'adresse Internet de hotmail : http://www.hotmail.com
(9) Exemple de code à remplir pour le lien hypertexte de la Cyberadresse : <mailto:barbara@hotmail.com>
(10) L'adresse Internet du site Je parle français sur Internet : http://www.fl.ulaval.ca/elv/je_parle_francais/enseignement.html

5) Quant aux résumés des articles, chaque étudiant est responsable d'un ou de deux articles et de leur résumé, qu'il écrira lui-même en hypertexte. Ce travail individuel ayant pour objectif que chaque étudiant s'occupe personnellement de la lecture et de la compréhension d'articles (pour cela le travail de résumé est très utile), et qu'il prenne une part entière au placement de sa page sur Internet, facteur de motivation.

Tous les résumés terminés et placés sur Internet, la connaissance de tous les documents sera prise en commun par le groupe à partir des résumés de chacun, qui les comparera ensuite pour élaborer une analyse générale, en prenant comme base les résumés individuels, et en comparant également la présentation des différents journaux. Cette approche d'analyse des articles suppose de l'étudiant un savoir-lire les médias. Pour se faire, l'exposition du modèle d'analyse des documents par l'enseignant pourra faire l'objet d'un cours entier, permettant aux étudiants de prendre conscience du style de travail à fournir pour leur analyse. Aux étudiants les plus rapides ou les meilleurs en français (qui sont souvent les mêmes), l'enseignant pourra leur proposer de critiquer les articles eux-mêmes en abordant des thèmes comme la présentation du sujet traité et le point de vue du journaliste, afin de permettre de développer chez eux la faculté de réflexion et d'analyse d'un point de vue critique.


6) L'évaluation d'un cours de telle conception ne pourra bien sûr se faire par un examen traditionnel. A la fin du premier semestre, ou quand tous les groupes d'étudiants auront créé leur site et leurs pages avec les articles placés et leurs résumés, nous proposons de faire remplir une enquête par les étudiants eux-mêmes sous la forme d'une grille à noter (sur 100), avec d'une part la liste des groupes, et de l'autre le repère d'évaluation suivant : l'organisation et la présentation du site Web. L'enseignant quant à lui notera la qualité du français des résumés de chacun (qu'il corrigera et que les étudiants modifierons ensuite). Cette première évaluation faite par les étudiants possède un avantage non négligeable : chacun a l'occasion de découvrir et d'admirer le travail des autres groupes, ce qui l'incite à faire plus d'efforts, à améliorer la qualité de son travail. Pour cette évaluation réciproque, l'enseignant réunira tous les étudiants dans la salle d'ordinateurs et chaque étudiant consacrera quatre-vingt-dix minutes à cet exercice de visite des pages Web de tous les groupes et de leur évaluation. Nous conseillons qu'il omette l'auto-évaluation des pages Web de son propre groupe, puisque chacun sait que sa note influencera la moyenne générale du groupe, moyenne comprenant également les notes données individuellement par l'enseignant. L'évaluation terminale en fin de second semestre sera similaire à la précédente en ce qui concerne l'auto-évaluation des étudiants. Quant à l'enseignant, il notera également le site selon le premier repère de présentation et d'organisation, et il ajoutera un deuxième repère : celui de la pertinence de l'analyse de l'ensemble des documents (et non plus seulement le français).



Conclusion


Nous pouvons dire que notre expérience du cours d'actualité a extrêmement motivé les étudiants. Construire un site Web est gratifiant pour eux, car ils ne sont plus seulement simples spectateurs en face d'Internet, mais aussi acteurs qui participent à la création du Web. Ils peuvent ainsi éprouver le plaisir de manier l'ordinateur et de créer un ouvrage à travers lequel ils peuvent dialoguer avec des camarades et des inconnus. Ce plaisir leur permet d'observer leurs progrès en français ainsi que l'insuffisance de leurs connaissances, et donc les incite à faire plus d'efforts en compétence linguistique. Internet peut ainsi contribuer à susciter la motivation, et à développer l'imagination et la compréhension des étudiants sur la société et la culture françaises. Notre proposition de cours d'actualité pourra donc s'élargir à d'autres enseignements avec Internet, comme des cours sur la société et la culture françaises.

 

* * *

Nous souhaitons présenter ici nos remerciements à Sachiko Tanaka de la faculté de français de l'université Sophia (Tokyo) et à Yasuhisa Tamura de la faculté de technologie de la même université ; ils nous ont encouragés et aidés à préparer notre cours d'actualité sur Internet, lors des Rencontres pédagogiques du Kansai en mars 1998.